Cultiver nos Fab Labs en bibliothèque: le modèle de Fayetteville
Hier, nous avons eu une conversation très riche avec des gens impliqués dans le milieu des bibliothèques et avons eu la chance d’accueillir via Skype la Bibliothèque Libre de Fayetteville (Fayetteville Free Library) dans l’état de New York.
Ce qui nous a impressionnés le plus dans le modèle de Fayetteville, c’est la simplicité de la mise en place du Fab Lab au coeur même de la bibliothèque. Ils ont commencé petit dans un espace restreint en installant deux imprimantes 3D et en invitant les citoyens à venir les utiliser. Les citoyens curieux ont répondu à l’appel et petit à petit le Fab Lab s’est doté de nouveaux équipements et machines. L’espace est devenu un lieu de création et d’implication citoyenne à différents projets collectifs. La popularité des activités a fait en sorte qu’en septembre prochain, un espace adjacent à la bibliothèque sera transformé en Fab Lab.
« On s’est vite rendu compte dans l’élaboration du Fab Lab que sa mission était très similaire dans son essence avec celle des bibliothèques : proposer un lieu accessible, gratuit et ouvert à la communauté afin de favoriser la transmission d’informations et des opportunités d’apprentissage », affirme Leah Kraus de la bibliothèque. « Actuellement, notre rôle est de créer des connexions entre les gens qui ont des connaissances et les gens qui veulent apprendre ».
Le modèle de Fayetteville repose sur l’implication de la communauté, la possibilité pour les citoyens de s’impliquer bénévolement dans le Fab Lab et la générosité de certains donateurs. Comme dit le diction, ils ont été assez courageux pour demander de l’aide!
Contourner les barrières
Leur expérience fort stimulante nous a entre autres permis de réfléchir aux modèles et structures organisationnelles de nos bibliothèques et de tenter de voir comment ces établissements pourraient faire le pas vers la simplicité et l’ouverture a l’implication des citoyens. De nos échanges, la question qui nous a interpellés est : comment nos institutions publiques et parapubliques pourraient-elles s’ouvrir à des partenariats avec les Fab Labs afin d’alléger certaines de leurs contraintes structurelles ?
Plusieurs bibliothèques de la ville se dotent de nouveaux espaces, agrandissent et cherchent à redéfinir leur approche. De par nos échanges, il nous semble que ces nouveaux espaces sont particulièrement propices à l’implantation d’une forme nouvelle de partage des connaissances.
Un lab ou un space ?
En début de soirée, nous avons participé à un atelier d’idéation afin de faire avancer un projet de « Maker space » porté par Lamber Le, un ancien étudiant en ingénierie à Concordia. Après avoir monté un «maker space» à Concordia, il souhaite en ouvrir un autre hors des murs de l’institution afin de le rendre accessible au plus grand nombre (l’incluant lui-même, car maintenant qu’il a gradué, il n’a plus le droit de fréquenter le local!). Une dizaine de personnes ont répondu à l’appel et nous avons ensemble contribué à la réflexion de Lambert et son équipe.
À travers cette activité nous avons constaté que le terme Fab Lab représente parfois des soucis pour ceux qui veulent en partir un. D’un côté, le terme peut faire peur aux « communs des mortels » qui pourraient le considérer comme quelque chose de trop sérieux (notamment à cause du mot « lab »). Aussi, adhérer à l’appellation Fab Lab représente un engagement qui est parfois mal compris. En effet, un Fab Lab doit être ouvert à la communauté au moins une journée par semaine et pendant ces heures d’ouverture tout ce qui est fabriqué par les usagers est libre de droits (open source) et partagé avec le reste de la communauté. Certains pensent donc que tout ce qui est fabriqué dans le Fab Lab doit être partagé de façon ouverte. En réalité, ce n’est pas le cas. En dehors des heures d’ouverture à la communauté, l’espace peut servir à toute sorte de fins, incluante le prototypage industriel et commercial, qui bien entendu, n’est pas tenu d’être partagé (le Fab Lab de Manchester en est un excellent exemple).
La force des Fab Labs: un réseau mondial
Devenir un Fab Lab, c’est aussi appartenir à un réseau international qui permet d’avoir un soutien et une collaboration au-delà des frontières. L’appellation Fab Lab symbolise en soi un gage de réciprocité et d’entraide. « Quand nous avons annoncé que nous avions acheté deux imprimantes 3D, nous avons reçu une offre d’un Fab Lab en Californie qui nous proposait de venir nous montrer comment les utiliser. » Une entraide à 4000 km de distance !
Merci à tous ceux et celles qui nous ont visités pendant cette journée !
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